Vous avez adoré votre première année en Australie et l’idée de rentrer en Belgique vous semble impossible ? Bonne nouvelle : le gouvernement australien vous donne la possibilité de demander un 2e PVT en Australie (et même un 3ᵉ pour les plus passionnés, et travailleurs) !

Ce deuxième WHV vous permet de rester 12 mois de plus dans le pays, de continuer à travailler, voyager et vivre pleinement la vie australienne. Mais attention. Pour y avoir droit, certaines conditions précises doivent être remplies. On parle notamment des fameux 88 jours de travail spécifique dans des régions et secteurs éligibles.

Dans cet article, on vous explique tout ce qu’il faut savoir pour obtenir votre 2e PVT en Australie : les critères, les preuves à conserver et les bons réflexes pour mettre toutes les chances de votre côté.

Qu’est-ce qu’un 2e PVT en Australie ?

Le 2ᵉ Working Holiday Visa (WHV) en Australie est une option précieuse pour prolonger votre séjour après une première année. Concrètement, ce visa permet de rester 12 mois supplémentaires en Australie, tout en conservant les droits associés : travailler pour un ou plusieurs employeurs, voyager librement dans le pays et suivre des cours d’anglais.

Principaux éléments à comprendre

• Pour en bénéficier, il faut avoir obtenu un premier visa WHV de type subclass 417 ou 462, et avoir activé celui-ci en Australie.
• L’un des grands critères est d’avoir réalisé au moins 88 jours (≈ 3 mois) de “specified work” dans une zone “régionale” ou “hors des grandes villes”. Cette démarche s’inscrit dans une politique australienne visant à soutenir les régions moins desservies, en incitant des jeunes voyageurs à y travailler.
• Il n’est pas question d’une prolongation automatique du premier visa : c’est bien une nouvelle demande. Elle implique de respecter toutes les conditions du programme.
• Après avoir obtenu le second et accompli encore un certain nombre de jours de “specified work”, vous pouvez demander une nouvelle année supplémentaire (3e PVT).

Pour les Belges

En tant que ressortissant belge, ce dispositif vous offre la possibilité de prolonger une aventure que vous avez commencée. Il vous donne le temps de découvrir davantage l’Australie, d’approfondir une expérience professionnelle ou personnelle et de renforcer votre CV à l’international. Attention toutefois : il ne s’agit pas simplement de “rester plus longtemps”. Il faut avoir rempli les obligations du premier visa (travail spécifique, âge, etc.) pour passer à cette seconde étape.

Les conditions pour obtenir un 2e PVT Australie

Vous ne pouvez pas prolonger automatiquement votre séjour. Pour obtenir un 2e PVT en Australie, vous devez déposer une nouvelle demande de visa sur le site officiel de l’immigration australienne (immi.homeaffairs.gov.au) et remplir plusieurs critères officiels.

Les critères d’éligibilité principaux

1. Avoir un passeport éligible au programme PVT

La Belgique fait partie des pays signataires de l’accord Working Holiday Visa (subclass 417). Ce visa est ouvert aux jeunes de 18 à 30 ans inclus au moment du dépôt de la demande. Attention : la limite reste 30 ans pour les Belges, contre 35 ans pour les Français.

2. Avoir effectué au moins 88 jours de travail spécifique

Cette condition reste la plus importante : vous devez justifier d’au moins trois mois de travail dans des secteurs et régions reconnus par le gouvernement australien. Vous devez réaliser ces emplois pendant votre premier PVT, dans des zones dites regional areas (zones rurales ou éloignées des grandes villes).

3. Ne pas avoir d’enfant à charge

Comme pour le premier visa, les personnes ayant un enfant à charge ne peuvent pas demander un PVT Australie.

4. Avoir une assurance santé couvrant toute la durée du séjour

Le gouvernement australien recommande fortement d’être couvert pour les soins médicaux, hospitalisations et rapatriements. Pour les Belges, cette assurance est indispensable, car aucune convention bilatérale n’existe avec la Belgique en matière de santé.

L’assurance WHV Travel Zen est reconnue et acceptée lors du passage à la douane. En savoir plus sur cette assurance !

5. Disposer de fonds suffisants

Vous devez être en mesure de prouver que vous avez au moins 5 000 AUD sur votre compte, plus de quoi acheter un billet retour ou le justifier. Ces fonds prouvent que vous pouvez subvenir à vos besoins en début de séjour.

6. Respecter les règles du premier visa

Votre premier PVT doit s’être déroulé sans infraction aux règles d’immigration (pas de dépassement de durée, emploi illégal, etc.). Une demande peut être refusée si le ministère détecte une irrégularité.

Quand et comment faire la demande ?

• Vous pouvez déposer la demande pendant votre premier PVT, avant qu’il n’expire.
• Si votre visa actuel a expiré, vous pouvez faire la demande depuis l’étranger, mais pas une fois votre statut expiré sur place.
• Le dépôt s’effectue exclusivement via votre compte ImmiAccount, avec tous les justificatifs scannés : fiches de paie, contrats, relevés bancaires, passeport et preuve d’assurance.

Les régions éligibles pour valider son 2e PVT Australie

Pour obtenir votre 2e PVT Australie, vous devez prouver que vous effectué 88 jours de travail spécifique dans une région éligible définie par le Department of Home Affairs. Ces zones, appelées regional areas, couvrent la majorité du pays, à l’exception des grandes villes comme Sydney, Melbourne, Brisbane, Perth ou Canberra.

Pourquoi ces zones ?

L’objectif de ce programme est d’encourager les jeunes en PVT à contribuer au développement économique et agricole des régions rurales ou isolées, souvent en manque de main-d’œuvre.

En travaillant dans ces zones, vous aidez directement les fermes, les entreprises locales ou les secteurs du tourisme à continuer de fonctionner. C’est aussi l’occasion de vivre une expérience plus authentique de l’Australie, loin des grandes métropoles.

Les États et territoires entièrement éligibles

Certaines régions australiennes sont intégralement reconnues comme zones régionales :

• Territoire du Nord (Northern Territory) : tout le territoire est éligible.
• Tasmanie (Tasmania) : l’île entière est considérée comme régionale.
• South Australia : l’État au complet est éligible au specified work.

Ces zones offrent de nombreuses opportunités dans l’agriculture, la restauration, la construction, ou encore le tourisme rural.

Les zones partiellement éligibles

D’autres États sont mixtes : seules certaines parties sont reconnues comme régionales. Voici quelques exemples :

• Queensland : la majorité du nord et de l’intérieur de l’État (Cairns, Townsville, Atherton Tablelands, Airlie Beach) est éligible, mais Brisbane et sa banlieue ne le sont pas.
• New South Wales : les zones de Byron Bay, Blue Mountains, Coffs Harbour et Hunter Valley sont éligibles, mais pas Sydney.
• Victoria : les zones rurales autour de Ballarat, Bendigo et Mildura sont valides, contrairement à Melbourne.
• Western Australia : le nord et l’intérieur de l’État (Broome, Exmouth, Kununurra) sont éligibles, mais Perth est exclue.

Comment vérifier si votre zone est éligible ?

Avant d’accepter un emploi, vérifiez toujours le code postal du lieu de travail sur la liste officielle du gouvernement australien : https://immi.homeaffairs.gov.au/ (section specified work and regional areas).

Il suffit d’y entrer le code postal de votre futur employeur pour savoir immédiatement si la zone compte pour votre 2ᵉ visa.

Astuce : gardez une copie du code postal éligible et du nom de la région dans vos documents, cela vous servira lors de votre demande officielle.

Choisir la bonne région

Si votre objectif est d’obtenir le 2e PVT Australie, planifiez vos déplacements en conséquence :

• commencez votre specified work dès les premiers mois de votre séjour,
• privilégiez les régions où les fermes recrutent toute l’année (Queensland, South Australia, Northern Territory),
• gardez une trace de vos contrats et de vos paies pour ne rien perdre.

Les emplois éligibles pour renouveler son 2e PVT Australie

Pour obtenir un 2e PVT Australie, il ne suffit pas de prolonger son séjour : vous devez prouver que vous avez accompli au moins 88 jours de “specified work”, c’est-à-dire un travail spécifique reconnu par le gouvernement australien, dans une zone régionale éligible (regional area).

Ces emplois sont répertoriés par le Department of Home Affairs et visent à soutenir les secteurs qui manquent de main-d’œuvre dans les régions rurales ou isolées du pays.

Source officielle : Australian Government – Home Affairs: Specified Work

1. Agriculture et horticulture (Plant and animal cultivation)

C’est le secteur le plus populaire pour les PVTistes belges et français souhaitant valider leurs 88 jours. Il comprend toutes les activités liées à la culture ou à l’élevage :

• récolte et cueillette de fruits et légumes (fruit picking),
• plantation, taille, désherbage ou irrigation,
• tri et conditionnement en entrepôt (packing),
• travail en serre, en vigne ou dans les champs,
• soins aux animaux d’élevage (laiteries, fermes bovines ou ovines).

Ces emplois sont présents dans la plupart des États régionaux : Queensland, South Australia, Tasmanie et Territoire du Nord.

Assurez-vous que votre employeur dispose d’un ABN (numéro d’entreprise australien) valide et que votre salaire respecte le minimum légal fixé par la Fair Work Commission.

2. Construction et travaux publics

Autre secteur reconnu par le gouvernement : la construction. Les emplois concernés incluent :

• participation à des chantiers de bâtiments, routes, ponts ou infrastructures,
• manutention, transport de matériaux, aide aux ouvriers,
• métiers spécialisés (charpentier, maçon, couvreur, plombier, etc.).

Ces emplois sont particulièrement recherchés dans le Northern Territory, le Queensland intérieur et certaines zones du Western Australia. Ils offrent souvent de bons salaires et permettent de valider vos 88 jours tout en acquérant une expérience professionnelle utile.

Référence : “Building and Construction General On-site Award 2020”, Fair Work Ombudsman.

3. Sylviculture, pêche et exploitation minière

Les emplois liés à l’environnement et à l’extraction font aussi partie des specified work. Ils incluent :

• la plantation et l’abattage d’arbres,
• la gestion forestière et le reboisement,
• les fermes aquatiques (pêche, élevage de perles, tri des produits marins),
• l’extraction minière (charbon, métaux, carrières).

Ces postes sont moins fréquents mais souvent mieux rémunérés. Ils sont proposés surtout dans les régions reculées du Western Australia, du Queensland et du Northern Territory.

4. Tourisme et hôtellerie (zones spécifiques uniquement)

Depuis 2019, vous pouvez faire compter certains emplois du secteur du tourisme et de l’hôtellerie pour votre 2e visa. à condition de les exercer dans des régions désignées au nord du pays, au-dessus du Tropique du Capricorne.

Les postes concernés :

• réceptionniste ou employé d’auberge,
• guide touristique, serveur, plongeur, employé de camping,
• agent d’entretien ou animateur touristique.

Exemples de zones éligibles : Cairns, Darwin, Broome, Port Douglas, ou certaines zones du Northern Territory. Attention: Les grandes villes comme Sydney, Brisbane, Melbourne ou Perth sont exclues de cette règle.

5. Volontariat et aide en cas de catastrophes naturelles

Le gouvernement australien reconnaît également le volontariat officiel dans le cadre d’opérations de secours ou de reconstruction après des catastrophes naturelles :

• incendies, inondations, cyclones,
• nettoyage des zones sinistrées,
• reconstruction d’infrastructures publiques,
• soutien aux populations locales.

Une organisation reconnue (comme une association, une ONG ou un conseil municipal) doit enregistrer vos missions pour qu’elles soient comptabilisées au même titre que les emplois rémunérés..

Bon à savoir

• L’éligibilité dépend de la nature du travail et de la zone où vous l’exercez, et non du type d’entreprise.
• Vous pouvez cumuler vos jours auprès de plusieurs employeurs.
• Le travail au noir n’est jamais comptabilisé, même si vous conservez des preuves.
• Depuis 2022, les employeurs qui paient à la tâche (piecework) doivent appliquer le taux horaire minimum garanti.
• Les jours ne doivent pas être consécutifs, mais leur total doit équivaloir à 88 jours calendaires minimum.

Comment calculer ses 88 jours de travail pour le 2e PVT Australie

La condition des 88 jours de travail spécifique (specified work) est la clé pour accéder au 2e PVT Australie. Mais attention : le calcul ne se fait pas au hasard. Le Department of Home Affairs applique des règles précises, que tout PVTiste belge doit connaître avant de commencer à travailler.

Les règles officielles

88 jours calendaires minimum

Il s’agit de jours civils, pas forcément de journées de travail effectives. Si vous travaillez cinq jours par semaine pendant trois mois, vous validez bien vos 88 jours, même avec les week-ends.

Travail à temps plein, partiel ou casual

Tous comptent, tant que la rémunération est conforme au minimum légal. Par contre, un emploi occasionnel à 1 jour par semaine ne suffira pas à atteindre les 88 jours dans les temps.

Cumul possible

Vous pouvez additionner vos jours de travail effectués :

• chez plusieurs employeurs,
• dans différentes régions,
• à plusieurs moments de l’année (pas besoin qu’ils soient consécutifs).

Pas de “double journée”

Travailler 12 h ne compte pas pour deux jours. Une journée de travail, quelle que soit sa durée, équivaut à un seul jour validé.

Travail rémunéré uniquement

Seuls les emplois déclarés et payés conformément à la loi australienne sont pris en compte. Le travail “au noir” ou les échanges de services (work exchange) ne sont pas éligibles, sauf dans le cadre d’un volontariat humanitaire reconnu (catastrophes naturelles).

Les preuves à conserver absolument

L’immigration australienne est très stricte sur les justificatifs. En cas de contrôle, vous devez être capable de prouver vos 88 jours avec des documents officiels.

Voici la liste à conserver dès votre premier emploi :

• Fiches de paie (avec ABN de l’employeur et période travaillée)
• Contrat de travail ou piecework agreement
• Relevés bancaires australiens montrant les versements de salaire
• PAYG summary (récapitulatif fiscal fourni par l’employeur en fin d’année)
• Attestation d’emploi (si possible signée par l’employeur)
• Preuves secondaires : photos, billets de bus locaux, reçus d’achat sur place, etc.

Conseil pratique : scannez ou photographiez tous vos documents au fur et à mesure et stockez-les dans un Drive. Les pertes de papiers sont fréquentes après plusieurs mois de road trip.

Salaire minimum et conditions de travail en Australie

Vous devez veiller à ce que vos emplois respectent la législation australienne du travail, notamment le salaire minimum, afin que vos 88 jours de travail spécifique soient comptabilisés et que votre 2ᵉ PVT Australie soit validé.

Le salaire minimum en 2025

Depuis le 1ᵉʳ juillet 2025, le salaire minimum national australien est fixé à 24,98 AUD de l’heure (source : Fair Work Commission). Ce taux s’applique à tous les travailleurs adultes, quel que soit leur visa.

Les contrats saisonniers ou occasionnels (casual contracts) doivent inclure une majoration de 15 à 25 %, destinée à compenser l’absence de congés payés. Autrement dit, un PVTiste payé au taux casual peut gagner entre 28 et 31 AUD de l’heure, selon le secteur.

Les conventions collectives (Awards)

En Australie, chaque secteur d’activité fonctionne sous une convention collective appelée Award (industrial award). Ces conventions déterminent les salaires minimaux, les horaires de travail, les majorations applicables les week-ends ou jours fériés, ainsi que les conditions de logement lorsque l’employeur les propose.

Quelques exemples :

• Horticulture Award 2020 : pour les emplois agricoles, fruit picking, fermes et conditionnement.
• Building and Construction Award : pour la construction, la maintenance, les travaux publics.
• Pastoral Award : pour les fermes d’élevage et les stations de bétail.
• Hospitality Industry Award : pour les emplois dans l’hôtellerie et la restauration.

Vous pouvez consulter votre Award sur le site officiel : https://www.fairwork.gov.au.

Pourquoi le respect du salaire est crucial

Pour que votre emploi soit validé pour le 2e PVT en Australie, il doit :

1. être rémunéré au moins au salaire minimum légal ;
2. figurer dans un secteur éligible au specified work ;
3. être effectué dans une zone régionale reconnue.

Si l’immigration découvre que vous avez été sous-payé ou que votre contrat ne respecte pas la loi, vos jours risquent de ne pas être comptabilisés.

Les droits des PVTistes

Même en visa vacances-travail, vous bénéficiez des mêmes droits que les Australiens :

• congés et pauses prévues par la loi ;
• paiement des heures supplémentaires ou du travail de nuit ;
• droit de changer d’employeur à tout moment ;
• droit de signaler un abus à la Fair Work Ombudsman.

En cas de doute ou de problème, vous pouvez contacter : https://www.fairwork.gov.au ou appeler la ligne d’assistance multilingue au 13 13 94.

En résumé : le 2e PVT Australie, une deuxième chance d’aventure

Obtenir un 2e PVT en Australie, c’est prolonger l’une des plus belles expériences qu’un jeune voyageur puisse vivre. Que vous ayez passé vos premiers mois dans une ferme, sur un chantier ou dans un hôtel du nord du pays, cette deuxième année vous permet de continuer à explorer, travailler et profiter du mode de vie australien tout en renforçant votre expérience professionnelle.

Le secret ? Une bonne préparation, des preuves solides et un peu d’organisation. Et si l’administration australienne peut parfois sembler exigeante, les efforts en valent largement la peine.

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Photo de couverture : Alex King sur Unsplash